lundi 29 janvier 2018

Les loyautés - Delphine de Vigan


JC Lattès | Contemporain | 208 pages | Fiche Livraddict


« J’ai pensé que le gamin était maltraité, j’y ai pensé très vite, peut-être pas les premiers jours mais pas longtemps après la rentrée, c’était quelque chose dans sa façon se tenir, de se soustraire au regard, je connais ça, je connais ça par cœur, une manière de se fondre dans le décor, de se laisser traverser par la lumière. Sauf qu’avec moi, ça ne marche pas.»

Théo, enfant du divorce, entraîne son ami Mathis sur des terrains dangereux. Hélène, professeur de collège à l’enfance violentée, s’inquiète pour Théo : serait-il en danger dans sa famille ? Quant à Cécile, la mère de Mathis, elle voit son équilibre familial vaciller, au moment où elle aurait besoin de soutien pour protéger son fils. Les loyautés sont autant de liens invisibles qui relient et enchaînent ces quatre personnages.


Le précédent roman de Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie, avait été un immense coup de cœur pour moi à l'époque. Alors, lorsque j'ai vu qu'un nouveau roman de l'auteur allait paraître, j'ai immédiatement voulu le découvrir. En plus, le résumé annonçait une thématique forte et promettait alors un récit bouleversant. Malheureusement, mes attentes étaient peut être trop élevées car je ressort très mitigée de cette lecture.
Je ne remet pas en cause la plume de Delphine de Vigan qui est toujours très belle et qui captive. C'est cependant sur l'histoire que j'ai un bémol.

Les loyautés est un roman qui reste très fort de par son sujet. J'ai aimé le message divulgué, d'à quel point l'on peut méconnaître son entourage et passer à coté de choses graves dans la vie de ceux que l'on côtoie tous les jours. On y aborde la détresse des gens, des violences également.
J'ai été surtout touchée par le petit Théo, écartelé entre ses deux parents divorcés en conflit perpétuel. Cette "guerre" a un impact immense sur lui, qui essaie de faire au mieux pour satisfaire et prendre soin de ses deux parents. Tellement obnubilés par ce conflit, son père et sa mère ne remarque alors pas les appels à l'aide de leur fils, qui se retrouvera dans une situation dans laquelle aucun enfant de son âge ne devrait se trouver. Cela m'a profondément révolté et je me suis demandé comment il était possible de passer à coté de ces choses-là, jusqu'à ce que le drame devienne inévitable.

C'est bien le seul aspect du livre qui aura su me parler. En effet, même si j'aime la plume de l'auteur, j'ai trouvé le récit très long et même parfois ennuyant. Alors que la fin quant à elle, est trop rapide, tros brève et aurait mérité quelques chapitres en plus, ou au moins un épilogue. Non, je n'ai absolument pas aimé cette fin qui donne l'impression qu'il manque des pages.
De plus, je n'ai pas aimé la façon dont l'auteur utilise son sujet. Par certains cotés, cela reflète des clichés sur les classes sociales, ce qui m'a assez dérangés. C'est peut être volontaire, mais avec moi ça ne le fait pas.
Et j'en reviens à ma plus grosse remarque déjà évoquée : COMMENT PEUT-ON PASSER A COTE DE CHOSES PAREILLES ?! Comment ne pas remarquer qu'un enfant, que son propre enfant, est en souffrance ? Personne ne réagit, même la seule adulte qui remarque que quelque chose ne va pas, ne va pas chercher plus loin et assez vite à mon sens.

Ce n'est pas un mauvais roman, loin de là. Mais ce n'est pas non plus le roman de l'année, ni le meilleur Delphine de Vigan. Je ne vous conseillerai alors pas de découvrir cette auteur avec ce roman-ci.

En bref, une lecture en demie-teinte mais un message percutant qui porte à réflechir et qui ne peut que toucher les lecteurs.


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