dimanche 17 avril 2016

CHRONIQUE | Si c'est la fin du monde - Tommy Wallach

Édition : Nathan - Ebook
Genre : Young Adult, Contemporain, Drame
Nombre de pages : 468
Date de sortie : 7 janvier 2016

RÉSUMÉ | 
Et si une météorite avait deux chances sur trois… de faire exploser la Terre dans deux mois ? Alors que la fin de la terminale approche pour Peter, Anita, Andy et Eliza, une météorite apparaît dans le ciel : elle a deux chances sur trois de percuter et faire exploser la Terre deux mois plus tard.
Tout à coup, l’avenir n’a plus la même importance… L’anarchie s’installe peu à peu : violence et pillages se multiplient, beaucoup arrêtent de travailler, la nourriture commence à manquer.
Les quatre adolescents doivent décider maintenant ce qu’ils feront du reste de leur vie, et peut-être, paradoxalement, en profiter pour être enfin libres et heureux, même pour peu de temps…



MON AVIS | 
Une bonne thématique, une histoire captivante mais des défauts qui lui desservent

Ardor, une météorite, fonce droit sur la Terre avec 66,6 % de chances de la détruire dans à peine deux mois. 
Pour Peter, Anita, Andy et Eliza, leur avenir n'aura plus la même importance. Ils vont alors prendre de nouvelles décisions pour profiter au mieux du peu de temps qu'il leur reste à vivre...

J'adore les histoires qui ont pour thématique la fin du monde. Le résumé de celui-ci était plutôt alléchant et prometteur alors forcément, je l'ai découvert avec entrain.
Finalement, même si je l'ai beaucoup aimé, j'ai plusieurs choses à lui reprocher.

D'abord, les personnages sont très caricaturaux.
Nous suivons quatre adolescents très différents : Peter, le beau gosse footballeur et populaire ; Eliza, la fille facile et provocante ; Andy, le branleur de service pour qui les études ont moins d'importance que la came ; Anita, la bonne élève et gentille petite fille riche. 
Nous les suivons d'abord individuellement, les chapitres sont toujours consacrés à l'un des personnages. Puis, petit à petit, les quatre personnages vont nouer des liens et c'est là que l'histoire à vraiment commencée à me plaire. On peut dire que sans cette menace de fin du monde, ils ne se seraient jamais côtoyés et n'auraient jamais développer des liens aussi forts. C'est ça qui m'a vraiment plu dans ce roman ; toute cette notion de karass...
J'ai aimés chacun des personnages, certains plus que d'autres. C'est venu progressivement et je trouve que l'auteur a vraiment eu cette capacité à nous faire nous accrocher à des personnages qui n'ont pourtant rien d'extraordinaire.

"Les meilleurs livres ne parlent pas de choses auxquelles vous n’aviez jamais réfléchi avant. Ils parlent de choses auxquelles vous aviez toujours réfléchi mais dont vous pensiez que personne d’autre n’y réfléchissait. Vous les lisez et d’un seul coup, vous êtes un petit peu moins seul au monde. Vous faites partie de la communauté cosmique des gens qui ont réfléchi à cette chose, quelle qu'elle soit."

Concernant la thématique même de la fin du monde, c'est super intéressant de voir comment des individus peuvent réagir dans ces circonstances. Pourtant, j'ai trouvé que ça a mis beaucoup de temps à vraiment prendre une grosse place dans l'histoire et à avoir un impact sur les décisions des personnages. Du coup, le début était plutôt lent et peu intéressant. 
On nous promet une anarchie qui arrive assez tard, et même quand elle arrive nous ne sommes pas au cœur de celle-ci. C'est dans la seconde moitié que la fin du monde entre vraiment en jeu, que les personnages changent, que le monde entier change. C'est malheureusement dommage que nous ne soyons pas plongés en plein dans la violence et dans le désespoir des gens. Mais je pense que c'est voulu par l'auteur car le roman est avant tout pour la jeunesse.

"Une simple question toute bête - combien d’autres douches allait-elle encore prendre ? -, suivie d’un rapide calcul. Même si l’eau et l’électricité restaient en service jusqu’à la fin, et même si elle prenait une tous les matins et une tous les soirs, elle n’arrivait qu’à un total d’environ cent douches. Elle se mit à faire d’autres calculs. Vingt shampoings. Cent brossages de dents. Et combien pour les activités hors de la salle de bain ? Cinquante levers de soleil. Vingt-cinq discrètes séances de masturbation (ou moins si la peur avait des effets négatifs sur sa libido). Une autre lecture rapide de La Promenade au phare (« Jusqu’au simple caillou que l’on frappe de son soulier qui durera plus longtemps que Shakespeare »). Les gens disaient que leurs jours étaient comptés, mais en réalité, tout était compté. A chaque film qu’on voyait, c’était la dernière fois qu’on verrait ce film, ou l’avant-dernière fois, ou l’antépénultième. Chaque baiser était un baiser qui s’approchait du dernier baiser.
C’était un point de vue véritablement terrifiant duquel considérer un monde de plus en plus terrifiant."

Si j'étais donc sceptique au début, j'ai totalement adorée la fin ou du moins les 100 dernières pages. Là on arrive à des situations plus désespérées, plus dramatiques, qui m'ont vraiment faite pleurer. Sincèrement, j'ai refermé le livre en larmes tellement l'émotion était puissante.

J'ai beaucoup aimée la construction du livre. C'est-à-dire qu'il est composé de 10 parties qui forment comme un compte à rebours jusqu'à la destruction de la planète par la météorite. On part de 10 pour arriver à 0, ce qui ajoute un sentiment d’oppression et de stress qui ne sont pas négligeables.
Sachez que mon passage préféré est le chapitre sur Peter en partie 2 du roman ; vous comprendrez quand vous le lirez ! Là j'ai vraiment été bluffée par ce bouquin et par le talent de l'auteur.

Bon par contre, la fin m'a assez déçue dans le sens où on est avec une fin ouverte. Je n'ai rien contre ce genre de fin personnellement, mais je m'attendais à de vrais réponses.
Mais là encore, on vois le choix de l'auteur à réellement concentrer son histoire sur le comportement des personnages et non sur la fin du monde à proprement parlé.

"La vie était-elle trop courte ? Bien sûr que oui - il n'y avait jamais assez de temps pour faire tout ce qu'on voulait faire. Et bien sûr que non - si elle durait plus longtemps, on l'apprécierait beaucoup moins qu'on ne le faisait. Était-il mieux de vivre pour son propre intérêt, ou pour l'intérêt des autres ? Pour son propre intérêt, évidemment - c'était folie que de prendre la responsabilité du bonheur d'autrui. Et pour l'intérêt des autres, évidemment - l'égoïsme n'était qu'une autre façon de s'isoler, alors que tout le monde savait que le véritable bonheur nichait dans l'amour et l'amitié."

En conclusion, ce livre vaut la peine d'être lu. Même si au début, vous avez envie d'abandonner, sincèrement continuez, la suite est bluffante comparée aux premiers chapitres. L'histoire va crescendo et les émotions avec. Sans oublier la plume de l'auteur qui est poétique et vraiment captivante.
Ce roman nous pousse aussi à nous interroger : et nous, comment réagirions-nous si l'on apprenais que la fin du monde était proche ?


1 commentaire:

  1. Le résumé me donnait bien envie, surtout que j'aime bien le genre, mais je ne suis plus trop tentée... =/

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